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The Ana Kap trio ...

CRITIQUES ALBUM

CultureJazz.fr, Avril 2018

Album "OUI" Culture Jazz /album "La gazette de Libor"

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"Il y a tout juste quatre ans, en avril 2014, je déposais dans notre Vitrine de disques le premier album du trio Ana Kap. Comment ne pas mettre en avant cette musique poétique, sensible : « une musique pour toutes les oreilles curieuses et grandes ouvertes, sans faiblesses, forte et fraîche à base d’accordéon (Jean-Michel Trotoux) , de violon (Manuel Decocq), de cornet ou de bugle chaleureux... ». Sans hésitation aucune et avec grand plaisir, je récidive en brandissant « La gazette de Libór », subtil patchwork de musiques délicates alliant au trio cornet-violon-accordéon le (bri)col(l)age de sons enregistrés qui traversent un espace sonore tout en finesse. Sur quelques plages ensoleillées, les claviers de l’invité Dzijan Emin apportent de nouvelles couleurs comme le quatuor à cordes en ouverture sur le très sensible « Chien de paille ». Une fois encore, c’est à Pierre Millet, musicien-créateur intarissable, que l’on doit ces compositions qui donnent une saveur sans pareil à la musique d’Ana Kap. Bravo !" (Thierry Giard)

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Les Dernières nouvelles du jazz, avril 2018 / album "La gazette de Libor"

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Ana Kap, c'est le nom de ce trio étonnant, créé voici neuf ans, qui sort sur le Petit Label caennais, un deuxième album pour 2018, joliment intitulé La Gazette de Libor.

Instrumentation qui nous entraîne loin, jouant de divers rythmes et de l'alliage réussi des timbres (accordéon, cornet long, violon), sans oublier les interventions bienvenues, bidouillages un rien loufoques, voix de platine vinyle et effets de Juno 60. Une fois calé, on se laisserait bien aller à suivre la musique imaginée par le talentueux trio composé de Pierre Millet (compositions, cornet long), de Jean Michel Trotoux (accordéon), de Manuel Decocq (violon) ("Prude") : bal musette avec ce "Papa Tango" où dominent les flonflons de la fête foraine, sur un manège emporté par l'accordéon valseur ("La gazette de Libor ).

On pénètre dans l'univers étrange et étranger des compositions du cornettiste, dans une musique généreuse qui se donne dès le premier thème, orchestral. Audacieux de brûler tous ses vaisseaux, de tirer toutes ses cartouches dès l'ouverture, puisqu'au trio se joint un quatuor à cordes sur ce seul titre "Chien de paille" qui compte aussi sur les claviers de Djizan Emin, qui intervient, par contre sur quatre autres titres. Etonnant voyage très cinématographique-et c'est un compliment, illustration d'une balade virtuelle projetée dans la tête. Ces sonorités travaillées installent un climat surréel parfois, cadence suggestive plutôt que rythmique forcenée, comme un "Teketodo" lancinant, un "Seize torses" qui s'imprime dans la mémoire, un "Mambo" qui fait du bien.

On arrive à la fin de l'album, tourneboulé par ces pièces si différentes, ces changements de rythme incessants. Rien n'est laissé au hasard et le final, loin d'exploser, chante la plainte d'un violon mélancolique. Qu'importe les bricolages, l'album conserve en dépit de tout, son unité, avec une dimension originale et poétique. Epatant! (Sophie Chambon)

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Musicologie.org, Mars 2018

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"Deux Ana Kap, un double album quasiment, enregistrés au même moment. Dans le premier, Topinambour du futur (PL kraft 55), le trio improbable, Manuel Decocq, violon et chant, Pierre Millet, cornet long, chant et autres objets, Jean Michel Trotoux, accordéon, clarinette et chant, se suffit à lui-même avec des compos de chacun des trois, sauf deux de Dzijan Emin. Ça valse, ça flûte, ça glousse, ça murmure, ça siffle, ça fanfare et ça musette, ça chante aussi et ça étincelle pas mal, entre l'est et l'ouest.

Sur La gazette de Libór (PL kraft 56), on retrouve d'ailleurs Dzijan Emin aux claviers sur trois morceaux, et un quatuor à cordes sur un autre, Chien de paille, tous de Pierre Millet sur l'ensemble de l'album. Une ambiance plus instrumentale donc, plus méditative, un peu plus jazz peut-être. Le clavier comme le quatuor s’adjoignent parfaitement à l'univers du trio et l'amplifient. Ce 2e cédé présente une autre facette du trio, plus sombre et plus grave, avec des titres toujours aussi énigmatiques pour la plupart."(Alain Lambert)

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Impro Jazz, Juin 2015

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Ana Kap, c'est autre chose: le disque débute par une ritournelle qui n'aurait pas déplu à Nino Rota ou, comme indiqué sur la pochette, ce pourrait être Yvette Horner accrochée aux bras de James Bond (dans des conditions très particulières). Le décor est donc planté. Mais Ana Kap, ce n'est pas cela. Le trio nous offre une belle démonstration de ce que l'accouplement d'un violon, d'un accordéon et d'un cornet (oui, je sais cela sent la partie à trois...) peut produire. Très vite on se promène dans des thèmes exotiques, entre la Sibérie, certains folklores de pays de l'Est et d'Amérique du Sud, grand écart entra airs folkloriques typiques des Balkans et tangos argentains, en passant par les guinguettes parisiennes et un détour par les fables de la Fontaine, source intarissable d'inspiration. Au passage, il ya des réminiscences de Willem Breuker ...seize titres qui compose l'album, manie lui aussi l'humour, la tendresse ("Le lagon qu'il est bleu"), la chanson triste et l'art du collage, tout un univers passionnant et expressionniste, rempli lui aussi de surprises (boite à musique et rock'n'roll décalé à la Bonzo Dog Band) et fourmillant d'idées enchainées les unes aux autres qui font que jamais l'on ne s'ennuie.

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Le Souffle Bleu, Avril 2015

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"« Ana Kap », en trio. Un drôle de trio, un de ceux qui ne fait pas penser à un trio. Son cornet s’associait à un violon, Manuel Decocq et à un accordéon, Jean-Michel Trotoux pour une musique dont les racines se trouvent du côté de l’expressionnisme allemand de ces années 1920, de Hans Eisler plus que Kurt Weil. Une musique qui permet de se retrouver dans un de ces cafés à Vienne pour croiser Freud ou Stefan Zweig écrivant « Le chef d’orchestre en l’honneur de Gustav Mahler – son ombre flotte aussi sur cette musique – ou d’autres, fantômes d’une culture en train de sombrer.

Ce trio fait voyager pour visiter un peu la musique tzigane, celle des Balkans, des musiques faites pour la danse, la réflexion, la mélancolie, une joie de vivre mâtinée des malheurs d’un monde qui n’en manque pas. L’évocation des fables d’un dénommé Lafontaine conforte ces sensations. Elles ne sont pas là que pour la décoration ou démontrer que la culture c’est comme la confiture moins on en a plus on l’étale… Faites donc un détour par cet album étrange mais pas étranger…" (Nicola Bénies)

 

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Musicologie.org, Mai 2014

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"Âne à cape » selon le dessin rébus sérigraphié sur la couverture du cédé, puis défini ensuite plus loin en ces termes : Ana kap, c’est Nino Rota qui prend un café sur les bords de Marne, une cave de jazz enfumée, squattée par des danseuses étoiles de l’opéra d’Oulan Bator, Yvette Horner au bras de James Bond, lors du bal annuel du Grand Orchestre du Consulat Helvétique Oriental (alias le G.O.C.H.O).

Ana Kap, entre jazz et cirque, musette et balkans, voilà bien des airs (seize entre 1'10 et 8'12) sortis pour une dizaine de la besace du trompettiste Pierre Millet, que les amateurs de Renza Bô reconnaîtront tout de suite avec son style pétillant et acrobatique (à noter deux thèmes phares de Renza Bô à redécouvrir  ici par le trio : L'enfant lire et L'oeil  tranquille). Mais aussi de celles de l'accordéoniste Jean Michel Trottoux ou du violoniste Manuel Decocq.

Des airs multiples qui s’enchaînent paisiblement d'une ambiance à l'autre comme dans un train traversant sans à coup des paysages évoluant au fil des fenêtres. E pericoloso sporgesi, quand le train accélère après le lagon bleu, devant la grenouille insatisfaite alors que le singe agonise en sourdine. Après  une suite de tangos, on apercevra aussi les gosses de Tokyo, en hommage à Ozu.

Jazz de chambre, de cabinet de curiosité plutôt, où l'on feuillette un album à colorier d'où s'échappent plein de notes multicolores. Les paysages musicaux défilent paisiblement, mais pas sans vigueur. Les trois instrumentistes complices peaufinent les mélodies et les ornementent à plaisir. Attention, un thème peut en cacher bien d'autres, comme dans Le petit poisson et le pêcheur.

À écouter en famille ou entre amis, dans la douceur du soleil couchant." (Alain Lambert)

 

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CultureJazz.fr, Avril 2014 

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"Trio atypique et bigrement imaginatif. Ceux qui ont rencontré la poésie inventive du quintet Renza Bô ne s’étonneront pas de retrouver ici Pierre Millet qui s’affranchit d’une section rythmique pour nous entraîner dans un univers musical singulier qui peut ravir petits et grands. C’est que le garçon a gardé la fraîcheur de son âme d’enfant et ne manque pas de refaire un tour avec délectation dans l’univers malicieux de Jean de La Fontaine, chez le cinéaste Yasujiro Ozu ou de penser aux "enfants qui lisent", passage symbolique vers l’indépendance.Voilà donc une musique pour toutes les oreilles curieuses et grandes ouvertes, sans faiblesses, forte et fraîche à base d’accordéon (Jean-Michel Trotoux) , de violon (Manuel Decocq), de cornet ou de bugle chaleureux... Une formule "de chambre" comme disent "les grands" où traînent encore quelques jouets ou accessoires inattendus. Tout un art !" (Thierry Giard)

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